Le journal d’Anne Frank

anne frank

Le journal d’Anne Frank de Anne Frank, 1947, 404 pages.

Lu dans le cadre du French Read-A-Thon !

L’histoire

Anne Frank est née le 12 juin 1929 à Francfort. Sa famille a émigré aux Pays-Bas en 1933. À Amsterdam, elle connaît une enfance heureuse jusqu’en 1942, malgré la guerre. Le 6 juillet 1942, les Frank s’installent clandestinement dans «l’Annexe» de l’immeuble du 263, Prinsengracht. Le 4 août 1944, ils sont arrêtés sur dénonciation. Déportée à Auschwitz, puis à Bergen-Belsen, Anne meurt du typhus en février ou mars 1945, peu après sa sœur Margot. La jeune fille a tenu son journal du 12 juin 1942 au 1er août 1944, et son témoignage, connu dans le monde entier, reste l’un des plus émouvants sur la vie quotidienne d’une famille juive sous le joug nazi.

Note : 5/5

Mon humble avis

C’est, à mon sens, impossible de donner une note représentative à ce genre de récit, qui n’a rien d’un roman. Comment évaluer la vie d’un être humain, ses sentiments et ses humeurs quotidiennes ? À défaut de pouvoir, la note maximum me semble être une alternative. Je savais vaguement de quoi le journal parlait, mais ce que j’ignorais avant récemment, c’était l’intéressante histoire la publication de ce livre. En fait, la plupart des journaux et récits autobiographiques ont des histoires éditoriales fascinantes, que la publication ait eu lieu du vivant de l’auteur ou de façon posthume, on se retrouve face à une œuvre qui a pu être re-travaillée, censurée ou tout simplement condensée – les journaux de toute une vie sont parfois bien trop longs pour être édités entièrement et il faut alors faire une sélection.

Si, malheureusement, le journal d’Anne Frank est assez court pour pouvoir être édité, il n’a pas dérogé aux censures et réécritures. En effet, alors qu’un appel avait été fait pour recueillir les différents journaux et récits concernant les conditions de vie pendant la Seconde Guerre mondiale, Anne avait entrepris la réécriture de son propre journal dans l’idée d’une publication future. Certains passages ont donc été raccourcis ou censurés – écrit sur une période de deux ans en pleine adolescence, le journal contenait en effet des excès qu’elle n’estimait pas utile de transmettre. Anne Frank ne pourra jamais finir la réécriture, et c’est son père, Otto Frank, qui comparera les deux versions du journal et les assemblera pour les publier, en censurant certaines parties – notamment tout ce qui avait trait à la sexualité. Tout s’explique et tout est très intéressant, et quitte à lire Le journal d’Anne Frank, je voulais m’assurer que ce soit la version la plus complète possible, je me suis donc intéressée à une édition qui reprenait les entrées complètes des journaux d’Anne Frank, sans la censure de son père.

Je m’attendais à une claque et finalement j’en ai reçu plusieurs. Difficile de ne pas avoir un pincement au cœur à chaque fois qu’Anne évoque son futur : elle deviendra écrivain, relira son journal par curiosité, se mariera et aura des enfants… Anne est une jeune fille très intelligente et empathique pour son âge. Alors qu’elle décrit les conditions de vie à « l’Annexe » comme elle l’appelle, conditions qui sont de plus en plus difficiles au fur et à mesure que la guerre se prolonge, elle ne manque jamais de rappeler qu’elle a de la chance. Qu’elle est cachée, plus ou moins en sécurité, alors que ses amies ont déjà été arrêtées, ou pire. C’est d’ailleurs dans ses réflexions sur la guerre, qu’on voit à quel point Anne est intelligente, à quel point elle comprend l’étendue de l’horreur en cours et l’injustice faite envers les Juifs.

Enfin, on suit également les complaintes d’une adolescence presque lambda, qui a une relation difficile avec sa mère et sa sœur, qui se sent parfois délaissée et mal-aimée mais qui reconnaît toujours a posteriori que ses réactions étaient excessives. On assiste également à sa découverte de la sexualité, à son impatience d’avoir ses règles pour la première fois, à ses désirs et ses peines de cœur.

Bref. C’est une lecture très émouvante et, à mon humble avis, très importante. Je trouve étrange finalement de ne pas avoir rencontré ce livre plus tôt, au collège ou au lycée, ne serait-ce que sous la forme d’extraits. Il me semble que c’est beaucoup plus parlant que les fictions et romans qu’on a pu lire sur cette période… Je recommande donc chaudement ce livre, particulièrement dans son édition complète.

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