Des souris et des hommes, de John Steinbeck

Couverture Of Mice and MenDans un genre tout à fait différent des deux livres précédents, Of Mice and Men (Des souris et des hommes) de John Steinbeck est un classique de la littérature américaine. Cela fait plusieurs années qu’il attend dans ma bibliothèque, puisqu’il était question de l’étudier en deuxième année de licence si je ne me trompe pas, mais finalement ça ne s’est pas fait. C’est le premier livre de Steinbeck que je lis et je dois avouer que j’avais quelques réticences à le faire, particulièrement après avoir appris qu’il avait tout bonnement volé l’idée de The Grapes of Wrath (Les raisins de la colère) à Sanora Babb (source). Pour faire court, cette journaliste faisait des recherches pour écrire un livre et envoya certains de ses rapports à son patron, Tom Collins, qui montra ces derniers à Steinbeck – sans la moindre autorisation de Babb. Steinbeck utilisa les rapports pour écrire son livre, publié en 1939 et pour lequel il reçu le prix Nobel. Sanora Babb ne put publier son livre puisqu’une fois terminé, on lui annonça que le marché ne pouvait pas recevoir un autre livre sur le même sujet. Son livre, Whose Names are Unkown, ne fut publié qu’en 2004 et n’est pas, à ma connaissance, traduit en français.

Bref, je n’étais pas trop emballée, mais j’avais le livre sous la main et c’était un classique, donc pourquoi pas. Je ne regrette pas du tout. Je ne connaissais rien à l’histoire (ou j’avais oublié le peu qu’on m’en avait dit, peu importe) mais c’était évident dès le début que quelque chose de malsain se tramait. Le genre de pressentiment (tout contrôlé par Steinbeck avec les allusions tout au long du livre qui ne présagent rien de bon) qui vous accroche au livre, tout en redoutant la suite. Un peu comme un enfant qui regarderait un film d’horreur avec les mains devant les yeux, mais les doigts écartés.

Les personnages principaux sont attachants, dans leur témoignage de la rudesse de la vie à l’époque pour ces jeunes gens qui allaient de ferme en ferme pour gagner quelques sous. Bien sûr, ils persistent et se créent leur propre rêve américain : économiser assez pour avoir leur propre terre et ne travailler que pour eux. Avec des lapins, que Lennie pourra caresser du matin au soir. Au fur et à mesure de la lecture, on se rend compte que ce rêve n’est probablement que cela, une fantaisie, un songe intouchable. Naïvement, on espère qu’ils y parviennent. La fin tombe comme un couperet. En même temps, aucune autre n’aurait été possible et elle fonctionne parfaitement (ce qui fonctionne beaucoup moins, c’est d’avoir la larme facile comme moi et de lire la fin du livre dans le bus…).

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